L'église et les Promenades

  

Les messes dans le Groupement
Quand vous arrivez à Lormes, de loin, c'est d'abord l'église que vous voyez.

Qui a eu l'idée de construire une si grande église dans une si petite ville ? Il y a un peu plus d'un siècle c'était une petite église qui dominait la ville. Corot l'a joliment peinte. Elle était trapue, sans doute pas très jolie, mais elle avait le charme des églises de campagne. Les Lormois se sont alors sans doute dit (ils voient quelquefois grand !) qu'il leur fallait une belle église, une grande église et que dans la région une église ne pouvait être que romane ! En 1865, ils ont alors construit une vaste église qui veut se donner des airs de cathédrale et qui est dédiée à Saint Alban. Elle est dans le style néo-roman du XIXème siècle. Construite en pierres de ChevrochesVillage près de Clamecy. La pierre de Chevroches a servi à la construction du Louvre à Paris, elle mesure 60 m de long (soit deux mètres de moins que la nef de Vézelay !), la voûte en plein-cintre étant à 12 m du sol.

Haut de 40 m, le clocher abrite trois cloches : Octave - Charlotte Thérèse (1700 kg), Edmée - Adèle (1200 kg) et Henriette Marie - Fernande (900 kg). Il héberge également les antennes de téléphonie mobile des réseaux Orange et SFR.
L'intérieur très sobre est, par endroits, fortement dégradé par l'humidité. Le maître-autel en bois sculpté est constitué des panneaux de la chaire démontée après la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II. Le pied, placé dans une des chapelles de l'abside, est utilisé comme support du tabernacle. Une inscription en néerlandais sur un des bancs rappelle les origines d'un ancien curé qui les avait fait venir de son pays. Le Chemin de Croix, constitué de tableaux d'un style très "sulpicien", a été restauré par Jean Deroubaix, belge et peintre local (!). Deux grands tableaux décorent le transept : au nord une Vierge à l'Enfant aux donateurs d'après Van Dyck (copie offerte par le Gouvernement en 1873) et au sud un Christ en Croix d'après un tableau de Prud'hon pour la cathédrale de Metz. Saint Jacques de Compostelle bénissant Saint Alban, un étrange tableau moderne, se cache dans une des chapelles de l'abside. Les vitraux de Lobin, maître verrier à Tours, représentent généralement les Saints-Patrons de leurs donateurs. Les jolis chapiteaux, essentiellement figuratifs, sont l'œuvre du sculpteur Guillaumet.

Horaires des messes

Assez surprenant, sur l'esplanade devant l'église, un canon en fonte est là depuis la révolution de 1830. Une pièce d'artillerie identique se trouvait sur les Promenades devant la chapelle de l'hôpital, elle explosa un beau jour de juillet 1912. Comme dans la plupart des villages du Morvan, le cimetière est au pied de l'église. Les morts y jouissent d'une vue magnifique... que leurs proches ne se lassent pas d'admirer lorsqu'ils viennent se recueillir sur leurs tombes.

Les Lormois sont des gens pratiques, après une rude montée, vous êtes arrivé à l'église à 455 m d'altitude par la Rue du Panorama. Au bout de la rue vous pouvez, en effet, admirer un des plus beaux panoramas du Morvan selon les spécialistes : à l'ouest, s'il fait beau, votre regard porte jusqu'à Corbigny, au-delà du clocher de Cervon. Au sud-est vous découvrez la ville.

En contre bas, datant de 1832, voici les "Promenades". Le "poilu" du monument aux morts a changé leur nom en Cours du 11 Novembre. Inaugurée en 1923 la statue, œuvre du sculpteur Charles-Henri Pourquet, est posée sur un bloc de granit provenant de Dun les Places. Orientées nord-sud, leurs magnifiques tilleuls abritaient parfois la foire aux bestiaux. Le lundi de Pentecôte s'y tenait la célèbre "Louée de Lormes" qui permettait aux journaliers de proposer leurs services. On reconnaissait les bergers au flocon de laine à leur chapeau, les moissonneurs à un épi de blé à la bouche et les charretiers à leur fouet autour du cou. Cette foire est l'origine de l'actuelle fête foraine de la Pentecôte. A proximité, la Place des Dames de Lormes rappelle l'épisode héroïque au cours duquel, en 1591, les Lormoises tinrent tête à l'envahisseur à l'aide de tout ce qui leur tombait sous la main. A l'extrêmité sud, inauguré en 1976 par François Mitterrand, le buste austère d'Henri Bachelin rappelle que l'écrivain a vécu dans une maison voisine.

A l'autre extrémité des Promenades, l'Hôpital-local. Hôpital-rural de 1963 à 1970, il a perdu, pour d'obscures raisons administratives, le nom précédent d'Hôpital-hospice qui, depuis la fermeture de la maternité, correspond pourtant mieux à sa fonction d'EHPADEtablissement
Hospitalier pour
Personnes
Agées
Dépendantes
. De nombreux aménagements ont grandement amélioré le confort de ses hôtes âgés, une modernisation et un agrandissement ont été réalisés. Bien intégrés dans le paysage, ces nouveaux locaux ultramodernes, qui ont été inaugurés en novembre 2004, ont curieusement été nommés "Les Cygnes". A l'intérieur du premier bâtiment, qui héberge une maison de santé, une plaque apposée par les anciens Résistants du Maquis Camille rappelle le souvenir de Madame Lantier, directrice, et du Docteur Citron qui exerça de nombreuses années dans ses murs ; ils y cachaient, en effet, des Résistants pendant la dernière guerre. La magnifique barbe du médecin était connue dans tout Lormes, on raconte qu'il la coupa lors du décès de son barbier. Intégrée dans l'hôpital, sombre et n'ayant sans doute pas vu de pinceau depuis sa construction en 1842, une chapelle sert de lieu de repli pour les cérémonies lorsque la température ou les intempéries rendent difficile l'accès à l'église.


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