Le Maquis Camille

  

Paul Barreau

Paul Barreau est né le 28 mars 1912 à Corbigny et décédé à Lormes le 9 sep­tembre 1974.

Enfant d'une famille de quincailliers il fait des études de pharmacie à Dijon puis à Nancy. En 1941 il s'installe à Lormes dans l'ancienne pharmacie Focard sur la Place de la Mairie. En 1944 il se marie avec une Lormoise, Monique Garnier, qui lui donnera une fille, Christine.

Dès son arrivée à Lormes il entre en contact avec la Résistance et le Maquis Camille auquel il fournit des médicaments tandis que le Docteur Citron prodigue les soins aux blessés. Bien que non maquisards il a été inscrit à titre exceptionnel comme membre du Maquis. Proche de François Mitterrand et membre du Parti Socialiste, il sera Maire de Lormes de 1965 jusqu'à son brutal décès en 1974. Il sera également Conseiller Général (ancienne appellation des Conseillers Départementaux) du département de la Nièvre de 1970 à 1974.

Lors de ses obsèques à l'église de Lormes François Mitterrand déclara : "Paul Barreau était un être d'exception, une figure importante dont on se souviendra". Il repose au cimetière de Corbigny. La ville de Lormes a donné son nom à la rue principale, appelée précédemment Grand'rue Saint Alban.

Jean Longhi
Evénements du 12 juin 1944

Le début du Maquis Camille se situe en novembre 1942 avec le parachutage d'armes à ses fondateurs. Ils ne sont initialement que cinq : Paul Bernard qui prend le surnom de Camille et Jean Longhi (Grandjean), rejoints par Jean-Baptiste Bastard (Jack), Robert Bresson (Robert) et Louis Liebert (Jojo). Résistants de la première heure en région parisienne, Camille et Grandjean, qui se sont connus à l'école communale de Vincennes, sont membres du Front National de Lutte pour l'indépendance de la France. Après une série d'arrestation en 1941 ils décident de quitter la région parisienne. En contact avec des Francs-Tireurs de l'Yonne, il décident de se réfugier dans les bois du Morvan pour continuer la lutte. Ils s'installent tout d'abord près de Quarré les Tombes (Yonne) mais tout au long de son existence, de 1942 à 1944, le Maquis ne cessera de se déplacer pour sa sécurité.

Les Maquisards de Camille, comme tous ceux du Morvan, vivent dans les bois, sous des tentes, été comme hiver, des lieux que l'occupant allemand évite de fréquenter. Les conditions sont très spartiates. Elles s'améliorent à partir de juillet 1944 avec l'installation dans le Camp des Goths entre le village de Saint Martin du Puy et le hameau de Plainefas. Là, les hommes sont logés dans des tentes faites de morceaux de parachutes mais aussi des baraquements en bois. Il y a un garage, un atelier de réparation, des dépôts d'armes, de munitions et de vivres. Il y a même un petit hôpital installé dans la ferme voisine. Les blessés sont soigné par deux médecins : Simone et Hélène. Les médicaments sont fournis par le pharmacien de Lormes, Paul Barreau, le Docteur Citron se chargeant de l'hospitalisation des cas les plus graves à l'hôpital de Lormes.

Au fil du temps le Maquis se développe, le nombre de Maquisards passant à 20 hommes et femmes en janvier 1944 puis à 81 en mai de la même année. Quelques épouses de Maquisards rejoignent ou aident le Maquis comme Lucette, la sœur de Grandjean, ou les infirmières France et Hélène. Les activités consistent essentiellement en actions de sabotage comme la destruction de la presse à fourrage de Lormes en octobre 1943. En avril 1944 une action de plus grande envergure permet la destruction d'une usine de matériel électrique à Prémery. Ces attaques ne sont possibles que grâce au parachutages d'armes, de matériel et aussi d'argent. Ceux-ci sont trop peux nombreux au goût des Résistants d'autant plus que souvent les containers se perdent ou sont détruits lors de l'arrivée au sol. C'est pourquoi un partage est parfois réalisé avec d'autres maquis de la région comme le Maquis Bernard à Ouroux.

Conscient de sa faiblesse, nu­mé­ri­que en par­ti­cu­lier, Camille ne se risque pas à com­bat­tre fron­ta­le­ment l'occupant, sauf s'il y est con­traint ou à de rares ex­cep­tions. C'est le cas le 12 juin 1944 avec l'attaque, sans l'accord de Grandjean, d'un convoi allemand à Lormes qui fera huit morts. Ce sera également le cas lors de l'attaque du Camp de Vermot par les troupes allemandes les 26 et 27 juin suivie de terribles représailles à Dun les Places. Enfin du 12 au 16 août, lors de l'attaque de trois Maquis à Crux la Ville par 800 soldats allemands, Camille et trois autre Maquis participent à la défense et finissent par repousser l'agresseur.

Après divers combats, début septembre Camille évacue le Camp des Goths et se replie à Lormes. Au cours de son existence Camille aura eu 17 blessés et 31 tués. En septembre 1954, c'est à dire dix ans après la dissolution de Camille, un monument en granit est édifié à Plainefas. Il porte l'inscription "A nos morts, Maquis Camille", la tête de gaulois en bronze symbole du Maquis, les noms des principaux lieux d'actions ainsi que 29 noms de Résistants et les dates 1942 - 1944.

La Résistance dans le Morvan


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